Hooked on a Feeling – Critique des Gardiens de la Galaxie Vol. 2
Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 (Guardians of the Galaxy Vol. 2) – James Gunn – 2017
Il y a quelque temps, Marvel créé la surprise avec Les Gardiens de La Galaxie Vol. 1. En confiant le film à l’amoureux du bis James Gunn, le studio avait permis l’éclosion d’une œuvre pulp et décomplexée (toute proportions gardées). Aujourd’hui, notre bande de joyeux fous furieux revient dans une suite qui se veut « bigger and louder », au risque d’y laisser un bout de son âme au passage ?
Team Rocket
Le début de ces nouvelles aventures est prometteur : un plan séquence inventif, une bestiole de l’espace digne de l’univers de Lovecraft, une BO rétro tarantinesque… Nos retrouvailles avec ces Gardiens s’annoncent des plus jouissives. D’autant que le premier volet, bien qu’assez imparfait, possédait quelque chose de malheureusement pas toujours présent dans l’industrie du blockbuster hollywoodien : une âme. James Gunn, en véritable auteur, avait su imposer sa pâte au géant américain Marvel et, en digérant son amour pour le cinéma de genre, donner naissance un space opéra coloré des plus sympathique. Savoir retrouver l’esprit de l’original tout en proposant quelque chose de novateur, parvenir à faire évoluer des personnages déjà établis… Tout cela n’est pas une mince affaire. Et si Gunn n’opte pas toujours pour la bonne approche, il maintient cependant le cap émotionnel qu’il s’est fixé tout en soulevant des réflexions intéressantes sur les thèmes de la famille et de relations « humaines ».
Il ne fait aucun doute que le réalisateur aime ses personnages. En 2014, il nous avait introduit à ces êtres torturés et sociopathes, qui, ensemble, finissaient par trouver la famille qu’ils n’avaient jamais eu. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, la plus grande qualité de ce Gardiens de la Galaxie Vol. 2, est de replonger le spectateur au sein de cette famille de cœur, dysfonctionnelle mais touchante. Mais toute la tendresse que Gunn leur porte le pousse, ici, à aborder une approche parfois « sériesque » qui atténue grandement la force d’un scénario pourtant intéressant, explorant les mystères de la filiation de Peter Quill (Chris Pratt). Car il est évident que ce qui intéresse le cinéaste ici, ce sont les tourments intérieurs de ses personnages. Chacun, à sa manière, étant enfermé dans un processus mental lié à sa condition et son vécu, l’empêchant d’atteindre une paix intérieure et une profonde empathie envers l’autre. Le parallèle entre Rocket et Yondu est, à ce titre, fascinant et très bien vu, tout deux se trouvant enfermés dans des mécanismes de défense répondant à leur peur d’être aimé.